Niveau idées reçues, les sujets liés à la sexualité cumulent un très beau palmarès. Alors aujourd’hui c’est tapis rouge, on décerne les Oscars des pires idées reçues, et on démonte ensemble les fausses croyances. On vous propose notre sélection du pire du pire. En 2024, on a encore du travail à faire pour dé-diaboliser ces sujets si sensibles et avancer vers une libération sexuelle.
Après avoir démonté une par une les plus grandes idées reçues à propos des sextoys et celles à propos des lubrifiants, c’est l’heure des nominations dans la catégorie de notre sexualité en règle générale. Dans cette catégorie les nominés sont - et alors attention car là on a du très très lourd :
D’abord des préjugés bien lourds à propos de la sexualité des femmes : “Les femmes aiment moins la masturbation”, “Les femmes sont soit clitoridiennes soit vaginales”, “La douleur pendant la pénétration vaginale signifie un manque d’excitation”. De quoi afficher la couleur déjà.
On continue avec des préjugés qui planent encore sur notre sexualité en couple : “Un homme sexuellement compétent peut procurer des orgasmes à sa partenaire par la pénétration vaginale”, “Se masturber c’est signe que je ne suis pas épanouie dans ma vie sexuelle”, un de nos préféré, “Coucher le premier soir c’est pour les trainé.e.s”.
Et puis, le meilleur pour la fin, on brise le cou à quelques clichés qui s’en prennent à notre vie sexuelle : “Avoir une vie sexuelle riche fait de moi un.e obsédé.e”, ou enfin “Avoir une vie sexuelle simple et calme fait de moi un.e frustré.e”. Qu’est ce qu’on se marre encore en 2024 ! Contre les idées reçues il n’y a rien de mieux que la quête de l’orgasme, suivez le guide. En avant vers la libération sexuelle.
LES PIRES IDÉES REÇUES À PROPOS DE LA SEXUALITÉ DES FEMMES
Voilà bien un domaine où les préjugés sont nombreux et éloignés de la réalité. Quand il est question d’anatomie féminine et de rapport au plaisir des femmes et de bien-être sexuel féminin, les clichés s’emballent.
Les femmes aiment moins la masturbation
On nous a longtemps fait croire que les femmes avaient moins besoin de sexe, que leur sexualité devrait être soigneusement contrôlée et limitée et que cela était bénéfique pour leur bien-être. À celui-ci, on lui décerne l’oscar du cliché le plus misogyne.
Ces idées totalement désuètes ont créé une atmosphère où utiliser la sexualité pour trouver du plaisir, que ce soit avec un partenaire ou en solo, est mal vu, voire carrément condamné. À cause de ces stigmatisations on observe des réticences à se masturber, à utiliser des sextoys, ou surtout à l’assumer.
Mais voilà des mythes qui méritent d’être déconstruit. N’en déplaisent aux clichés, les femmes se masturbent et utilisent des sextoys. Non, la masturbation n’est pas réservée aux hommes, loin de là. Si certains d'entre vous entretenaient encore ce mythe, désolée mais on se devait de vous dire que clamer que les femmes ont moins de désir et de besoins sexuels est complètement faux. Elles aussi poursuivent leur bien-être sexuel !
La masturbation féminine n'est pas seulement un acte de plaisir, c'est une exploration de soi, une façon pour les femmes d'apprendre à connaître leur propre corps, à booster leur bien-être. Parce que soyons honnêtes, l'éducation sexuelle ne se fait pas toujours correctement à l'école ni dans les livres. À quand remonte votre découverte du clitoris ? Probablement bien trop tard, bien après avoir exploré l'anatomie humaine. Heureusement, les choses évoluent lentement, mais sûrement. Et surtout, les femmes prennent leur santé sexuelle en main.
Les femmes sont soit clitoridiennes soit vaginales
Le mythe de l’orgasme vaginal ! Oscar du cliché le plus sournois, celui qui nous a fait croire qu’il n’était pas normal de ne pas ressentir d’orgasme via la simple pénétration.
On nous a souvent servi une fausse distinction entre l'orgasme vaginal et clitoridien. Mais soyons clairs dès le départ : il n'y a qu'un orgasme, et il est clitoridien.
Bien sûr, le vagin compte parmi les zones érogènes, mais il n'est pas l'architecte principal du plaisir. Le centre de la sensation sexuelle de plaisir chez la femme réside dans son clitoris, l'équivalent féminin du pénis. Tous les orgasmes sont des extensions de la sensation à partir de cette zone. La région vaginale, bien que comprenant des zones sensibles, n'est pas conçue pour déclencher un orgasme.
L'orgasme "vaginal" est en réalité une extension de l'orgasme clitoridien, car le plaisir féminin émane principalement du clitoris. Certes, l'intensité de l'expérience peut varier – parfois elle est plus localisée, parfois plus diffuse ou plus vive - mais tous les orgasmes sont clitoridiens. C’est dit, un pas de plus vers la libération sexuelle !
La douleur pendant la pénétration vaginale signifie un manque d’excitation
Il est temps de démystifier cette idée - à laquelle on peut décerner l’oscar de la plus incongrue - et d'explorer les différentes facettes de la satisfaction sexuelle féminine.
La pratique hétérosexuelle la plus courante, la pénétration, vise essentiellement à stimuler le vagin par des mouvements de va-et-vient. Dans des positions conventionnelles, le clitoris peut être négligé. Bien que dans certaines conditions, cela puisse procurer du plaisir à tous les partenaires, ce n'est pas toujours le cas.
La première raison pourrait être que le clitoris n'est pas suffisamment stimulé. Le clitoris est une clé majeure du plaisir pendant les rapports. Utiliser les mains, un petit vibromasseur ou autre sextoy, ou trouver une position adaptée pour le stimuler pendant la pénétration peut décupler le plaisir. On vous donne tous nos tips pour choisir le sextoy adapté à vos besoins, si vous le souhaitez.
Un autre facteur pourrait être l'angle de la pénétration. En fonction de l'anatomie, l'ajustement de l'angle peut être nécessaire pour une meilleure compatibilité.
Le manque de lubrification est également un élément à considérer. Un lubrifiant adéquat peut rendre l'expérience plus confortable et agréable et améliorer le bien-être sexuel. Suivez le guide à la recherche du lubrifiant parfait.
Enfin, des raisons médicales peuvent expliquer des douleurs pendant les rapports. Dans ce cas, il est essentiel de consulter un professionnel de la santé avec qui vous êtes à l’aise de parler de sexualité, tel que votre médecin, gynécologue, ou une sage-femme, qui pourra vous orienter et vous fournir les conseils appropriés. En cas de douleurs externes persistantes pendant ou après des rapports ou la masturbation, on vous encourage vivement à vous tourner vers notre association partenaire Vulvae, une Fondation Santé qui vous aide et vous accompagne pour trouver des solutions appropriées.
LES PIRES IDÉES REÇUES À PROPOS DE LA SEXUALITÉ EN COUPLE
Un homme sexuellement compétent peut procurer orgasmes à sa partenaire par la pénétration vaginale
Ah, les mythes qui persistent, souvent alimentés par une compréhension erronée de l'anatomie féminine, peut-être même exacerbés par des clichés véhiculés dans les films.
Si votre partenaire féminine n'a pas atteint l'orgasme par la seule pénétration, cela ne fait pas de vous un "mauvais coup" ou un inexpérimenté. Bien sûr, il peut être utile de communiquer avec votre partenaire pour comprendre ses préférences, mais il y a plus à considérer dans la quête du plaisir.
Chez la femme le seul organe du plaisir est le clitoris. Alors les simples va-et-vient dans le vagin, sans stimulation clitoridienne, ont peu de chances de mener qui que ce soit vers l'orgasme.
Le vagin, certes zone érogène, n'est pas le maître d'œuvre principal du plaisir féminin. Le véritable centre de plaisir sexuel féminin réside dans le clitoris.
Variété est le mot d'ordre : explorez différentes pratiques, positions, assurez-vous que tout est bien lubrifié, et surtout, n'oubliez pas le clitoris. Vous avez deux mains, et pour pimenter les choses, une myriade de sextoys peut être à votre disposition. Essayez par exemple le Pixie de chez The Oh Collective qui se niche dans le creux de la main en toute discrétion. Avec un peu de communication, d'exploration, et l'intégration du clitoris dans vos rapports, tout devrait bien mieux se passer ! On se rapproche d’un meilleur bien-être sexuel.
Coucher le premier soir c’est pour les trainé.e.s
Déconstruisons ensemble ce vieux cliché. pourquoi devrait-on s'interdire de faire l'amour le premier soir si l'on en a envie ? Avant d'aller plus loin, profitons-en pour savoir si ça colle dans tous les domaines. On a ici un bon finaliste pour l’oscar du cliché le plus réducteur en matière de libération sexuelle.
Imaginez la scène : un.e partenaire qui cumule les bons points : drôle, intelligent.e, canon... Le package parfait. Mais, ô malheur, on réalise que c’est un naufrage au lit ! Aucune compatibilité, nada, rien à faire, ça ne colle pas. Pouvez-vous vous imaginer rester avec quelqu'un incapable de vous procurer un orgasme pour le reste de vos jours ? Non ? Voilà déjà une bonne raison de coucher le premier, soir, le découvrir dès que possible !
Attendre le troisième rendez-vous en s’auto-limitant, c'est dépassé. Qui a fixé ce chiffre, franchement ? Que ce soit le premier, le troisième, ou le quinzième rendez-vous, c’est vous qui décidez quand vous souhaitez franchir le cap. On n'a pas forcément besoin de connaître les détails intimes pour partager un moment intime. Un seul conseil, suivez vos envies tant qu’elles sont consenties.
Parce que soyons honnêtes, vous êtes des adultes responsables, maîtres de vos choix, et vous avez pensé à la contraception, évidemment. Alors, pourquoi attendre lorsque l'envie est là, bien présente ? Allez-y, foncez, et vous ne le regretterez pas ! Ou peut-être que si, mais autant le savoir tout de suite avant de se coltiner un deuxième diner ;-).
Se masturber c’est signe que je ne suis pas épanouie dans ma sexualité de couple
Se masturber n'est pas un signal de déséquilibre dans une relation. Au contraire, c'est une manière naturelle de prendre du temps pour soi, de s'offrir du plaisir et d'explorer son propre corps et son plaisir. Cela ne signifie en aucun cas que la vie sexuelle de couple est insatisfaisante ou que le désir envers notre partenaire est à plat.
L'idée que se masturber est synonyme de manque de désir, de frustration est dépassée. Au contraire, c'est une façon de conserver un jardin secret, un espace intime qui peut coexister harmonieusement avec la vie sexuelle de couple. Cela ne porte pas atteinte à la relation, mais peut même contribuer à une sexualité et un bien-être intime plus complet.
Chacun a ses besoins, ses désirs, et prendre soin de son propre plaisir n'est pas incompatible avec une relation épanouie. La communication ouverte avec le partenaire sur les besoins et les envies reste essentielle, et l'acceptation que chacun peut avoir ses moments intimes est un signe de maturité dans une relation.
LES PIRES IDÉES REÇUES À PROPOS DE LA VIE SEXUELLE
Tu préfère le missionnaire dans le noir avec ton mec ? Fine ! Tu kiffes les plans à plusieurs ? Très bien ! Ton truc c'est de te masturber en musique ? En avant ! Tu as envie de t'essayer à des premières expériences bdsm ? Go girl ! Chez Salty, toutes les orientations et pratiques sont les bienvenues. Que vous vous considériez comme novice ou expert, nous avons créé un espace où chacun peut se sentir à l'aise pour explorer et s'épanouir dans sa sexualité. On vous en dit plus ici. Mais dans la vraie vie, ce n’est pas si simple. Et on a bien compris que de nombreux clichés planaient encore sur tout un tas de pratique.
Avoir une vie sexuelle riche fait de moi un.e obsédé.e
Ce cliché fait partie de celui qui semble avoir la peau la plus dure. Il est encore très ancré dans les mentalités hélas.
Savoir ce que l'on aime, assumer ses désirs, les communiquer ouvertement et y répondre, c'est plutôt vu comme une connaissance de soi et une confiance en soi chez Salty, pas comme une obsession sexuelle.
Si une sexualité riche et variée fait partie de votre équilibre et de votre bien-être sexuel et général, c'est fantastique. Trouver des routines sexuelles qui correspondent à vos besoins est un jackpot. Rechercher une vie sexuelle épanouie en explorant de nouvelles expériences et rencontres peut être incroyablement enrichissant.
Il est hors de question de laisser des idées préconçues vous dévaloriser. Tentez, explorez, suivez vos envies. Chez Salty, on encourage à jeter les clichés au loin et à embrasser une vision libérée et positive de la sexualité. La clé, c'est de trouver ce qui vous rend heureux et de le vivre sans honte ni jugement.
Avoir une vie sexuelle simple et calme fait de moi un.e frustré.e
Parce que la critique n’est pas moins acerbe quand on est plus à l’aise dans la simplicité d’une routine sexuelle, on voulait aussi tordre le coup à ce cliché.
Chez Salty, on adore parler de sexualité, mais on comprend aussi que chacun a son propre rythme et ses propres préférences. Si vous trouvez votre équilibre dans une sexualité plus calme, routinière, voire inexistante, c'est tout à fait valable. Il est hors de question de se forcer pour correspondre à une image imposée de la vie sexuelle.
La critique envers ceux qui préfèrent la simplicité d'une routine sexuelle est infondée. Personne d'autre que vous ne connaît vos besoins et vos désirs. Personne n'a le droit de porter un jugement sur vos choix sexuels. La diversité des préférences sexuelles est une réalité, et il est important de respecter et d'accepter les choix individuels. Chez Salty, on encourage à vivre selon vos propres termes, sans la pression de conformer à des clichés dépassés, dans un sens comme dans l’autre.
De la déconstruction des mythes entourant la masturbation féminine à la célébration de la diversité des choix sexuels, nous avons mis à l'honneur la beauté de chaque parcours intime. Chez Salty, nous prônons l'inclusivité, l'acceptation, et l'émancipation. Que votre sexualité soit un feu d'artifice éclatant de variété ou une douce mélodie de simplicité, rappelez-vous toujours que c'est votre chemin, votre exploration, et que personne d'autre ne peut dicter votre voyage intime. Alors, continuez à explorer, à embrasser vos désirs, et à créer une sexualité qui vous ressemble. Restez Salty, restez libres, et surtout, restez vous-mêmes.